31 mai 2006

2007 année Garibaldi

Préparez vos chemises rouges compagnons ! 2007 sera l’année Garibaldi. Souvenez-vous de l’expédition des mille, quand Garibaldi et ses mercenaires ont débarqués en Sicile pour foutre une branlée au roi de Naples. Souvenez-vous de la guerre de 1870 quand les garibaldiens sont venus botter le cul aux Prussiens du côté de Dijon. Souvenez-vous des garibaldiens lors des batailles de l’Argonne en décembre 1914 venus mourir dans la boue des tranchées françaises... Préparez vous aux grandes commémorations de l’ambassade d’Italie et Tutti quanti qui ne vont pas tarder à noyer la légende garibaldienne sous un flot de champagne et de Jolies filles...

Ça arrive, j’ai crevé place de la République... Mon pneu n’a pas supporté la mort de Michelin junior. L’histoire ne dit pas si les 7000 personnes que Michelin junior à jeté à la porte en 1999 ont été aussi abattu que mon imbécile de pneu femme pleureuse. Apparemment, Poséidon n’avait pas trop apprécié les licenciements boursiers. Les Grecs anciens savaient déjà qu’il fallait se méfier des dieux comme de la vérole. Franchement, ce n’était pas malin d’aller chasser le bar du côté des roches cyannées quand on en a éliminé 7000 d’un coup. Ulysse qui n’était pas manchot dans la galère, lui aurait expliqué qu’il vaut mieux vivre comme un petit vieux solitaire après un coup comme ça. C’est ce que font les capos de la mafia. D’accord c’est moins glamour que du Coppola, mais on fait de vieux os. De toute façon, on n’imagine même pas le père Corleone aller chasser le bar dans l’Atlantique, sauter en élastique ou escalader une montagne !

Entendu l’excellente reprise « des armes » de Leo Ferré par Noir Désir sur la radio « Campus ». Je ne connaissais pas cette radio, mais c’est décidé, je n’ai plus envie de me farcir Henri Chapier sur Nova... En plus, ils balancent des plans, des vrais..

25 mai 2006

Cannes : nouvelles du front

En direct par cellulaire, je tombe pile poil sur Hassen qui monte les marches du palais pour « Indigène ». J’entends soudain une exclamation de Hassen « Ah ! un costard cravate », puis la ligne est coupée. Hier lors de la soirée Marie Antoinette, une équipe de France 2 le prend en chasse pour un reportage sur le gatecrash. Caméra à l’épaule l’équipe avait tellement de mal à suivre le légendaire zébulon, que sans s’en rendre compte, elle à gatecrashé dans son sillage à travers les cuisines, se frayant un passage entre le foie gras et la soupe à l’ortolan, pour tomber nez à nez avec Kirsten Dunst. Hassen en a profité pour lui faire les yeux doux avant de filer vers le bar...

En arrière garde, du côté de Menton, dans leur QG, la patrouille des maraudeurs attaquent, composée de gégé, Moaw et Eric, attendent fébriles le signal du départ : Un coup de fil en cyrillique. Les héros sont agités comme des paras avant le D day. Je me doute bien qu’ils vont nous rejouer la charge de la brigade légère ou les lanciers du Bengale ! Cannes est en Etat de siège. Avec Florence Aubenas (15 M d’euros) dans le coin, c’est l’Irak version Disneyland.

Petit coup de gueule, la sélection française a préféré un film de Nicole Garcia ( ???) à « l’étoile du soldat » de Christophe de Ponfilly. Qui sont ces cons ? Christophe s’est retrouvé en chemise avec sept boites de pellicules (son film) « un petit tabouret » a-t-il dit avant de se flinguer. Pour l’anecdote, lors de la reconstitution d’une base soviétique en Afghanistan, l’armée américaine, sur la foi de ses photos satellites, à débarquée menaçant de flinguer tout le monde et d’embarquer ces dangereux terroristes à Guantanamo. Ça c’est du cinéma ! Nicole Garcia c’est quoi ? Un film qui suck dans le bon sens...

Je viens de relire un article sur le « nouvel Hollywood » dans Chronic’art n°25 (mensuel), ou comment l’industrie du cinoche indépendant (sic) fabrique à la chaîne des petits tabourets mal foutus .

Nous ne saurons jamais si Christophe de Ponfilly à utilisé un pistolet Makarov ramené d’Afghanistan... On peut quand même en conclure que Christophe à étendu l’horizon du cinéma : un tabouret + un pistolet...et ça, ce n’est déjà plus du cinéma, c’est de l’art !

23 mai 2006

Le gatecrash et « l’effet Pygmalion »

Selon la légende, Pygmalion a sculpté une statue de femme si belle et si réaliste qu’il en est tombé amoureux jusqu’à demander l’impossible à la déesse Aphrodite : donner la vie à la statue.

Voici l’expérience de Rosenthal :

Après avoir constitué deux échantillons de rats totalement au hasard, il informe un groupe de six étudiants que le groupe n° 1 comprend 6 rats sélectionnés d'une manière extrêmement sévère. On doit donc s'attendre à des résultats exceptionnels de la part de ces animaux.
Il signale ensuite à six autres étudiants que le groupe des 6 rats n° 2 n'a rien d'exceptionnel et que, pour des causes génétiques, il est fort probable que ces rats auront du mal à trouver leur chemin dans le labyrinthe. Les résultats confirment très largement les prédictions fantaisistes effectuées par Rosenthal : certains rats du groupe n° 2 ne quittent même pas la ligne de départ.
« Après analyse, il s'avère que les étudiants qui croyaient que leurs rats étaient particulièrement intelligents, leur ont manifesté de la sympathie, de la chaleur, de l'amitié ; inversement, les étudiants qui croyaient que leurs rats étaient stupides, ne les ont pas entourés d'autant d'affection. »

Pour le gatecrasher, cette expérience est significative dans le fait que vous aurez toute les chances de rentrer dans un endroit si vous avez une attitude sympathique envers le portier et que vous êtes vous même capable de croire en l’impossible...

L'expérience est ensuite tentée avec des enfants, à Oak School, aux États-Unis, par Rosenthal et Jakobson, mais en jouant uniquement sur les attentes favorables des maîtres :

« Les chercheurs, sous prétexte d'éprouver une nouvelle techniques de tests permettant de prédire la réussite scolaire des élèves, demandent aux enseignants de bien vouloir faire passer ledit test à tous les élèves de leur classe ; au cours d'une conversation ultérieure à bâtons rompus, et tout à fait incidemment, ils donnent à l'enseignant les noms des cinq élèves de la classe susceptibles de réaliser les progrès les plus impressionnants.
Chose extraordinaire, ces prévisions fantaisistes se réalisent pleinement «

Dans la pratique du gatecrash, cela veut dire que vous devez induire le « maître », c’est à dire celui qui garde la porte, que vous êtes le meilleur élève de la classe. C’est a dire donner les réponses en fonction des attentes favorables... N’oubliez pas que dans la légende de Pygmalion, la statue à effectivement été transformée en femme de chair et de sang...

( se reporter aux techniques socio psychologiques du gatecrash pour appliquer l’effet Pygmalion)

22 mai 2006

Soirée péniche avec Sadok Musak

Lestrade m’avait donné rendez vous à minuit dans une péniche ou se produisait le DJ Sadok Musak. C’était une musique techno influencée par Hans Bellmer, Gabrielle Witkop, Artaud et toute la production pornographique allemande des années 1970. On retrouvait entre les beats et les basses, des mélodies samplées du film Vampiros lesbos de Jess Franco. L‘irruption harmonique agissait comme une décharge émotionnelle sur le corps des danseurs. Un écran projetait des images subliminales. Le film en lui même était un détournement d’une publicité sur les glaces inspirée par les recherches universitaires sur la synesthésie perceptive. Sadok Musak avait cependant introduit des éléments pervers qui édulcoraient et renforçaient l’effet hypnotique de la publicité originelle. L’oeuvre sado-musicale devenait un véritable stupéfiant agissant directement sur le cerveau... Les titres étaient scandé et vocodés en intercalant des performances masochistes sur une scène improvisée ou une jeune femme nue et fouettée, hurlait les passages d’un livre du Docteur Demetrius Zambaco : « Onanisme avec troubles nerveux chez deux petites filles » écrit en 1882. Cette péniche était un drôle d’endroit qui prenait aux tripes. Un mélange de répulsion et d’attirance aphrodisiaque suintait de la musique. Certaines filles se trémoussaient comme des danseuses sensuelles du Tombeau Hindoux de Friz Lang. Vierges lubriques, elles semblaient invoquer la déesse Kali ; leurs corps ondulant sous la triple courbure des fées de pierre du temple de Kadjourao. Sadok Musak avait le crâne rasé et couturé d’implants biomécaniques. Il était vêtu d’une robe de cuir cloutée comme Pinhead du film Hellreiser. Le morceau qu’il interprétait, entrecoupé de la voix de Bela Lugisi, était une ode à la comtesse sanglante Erzebeth Batory. Je me frayais un passage parmi la horde en transe à la recherche de mon ami. Je le retrouvais facilement dans l’entrepont aussi éméché qu’un chaman esquimau. Il me présenta immédiatement à Andrea, un italien vêtu d’un Tshirt rouge « Parce qu’on me voit mieux », roi de la combine et prince des soirées. Ils s’étaient rencontrés dans des circonstances particulières. L’italien conduisait dans Paris totalement éméché à l’amaretto et percuta la voiture de Lestrade. « Je ne vais pas le rater celui là » s’était dit le policier. C’était sans compter sur le caractère irascible du rital qui bondit comme un fou de sa voiture en poussant des hurlements, invectivant dieu, Garibaldi et Mussolini. Lorsqu’ Andrea découvrit que Lestrade était un policier, sa fureur, contre toute attente, augmenta. Dans un sabir italo parisien, il le traita de sale flic et autre joyeusetés éthyliques. Lestrade le colla sur la voiture pour le calmer quand une liasse de flyers tomba de sa poche.
-C’est quoi ?
-C’est pour aller dans des soirées sans payer dit Andrea.
- Tu allais ou lui demanda le policier ?
-A oune supere soirée, avec beaucoups jolies filles.ou je verrais pas ta gueule.
-Si tu le prends comme ça monte dans ma voiture, tu pues l’amande et la vieille nitroglycérine on vas y aller ensemble, ça vaut mieux pour toi, lui dit Lestrade
Ce dernier dû encaisser pendant plus dix minutes les insultes de l’italien avant qu’il ne se calme. C’est ainsi qu’ils devinrent amis.
-Je ne comprends pas pourquoi il ne m’a pas arrêté ? S’interrogeait Andrea.
-Quand on à la chance de trouver un italien fêtard à Paris on ne le lâche pas à moins de préférer les petits salés aux lentilles dans les caves des postes de police.
-Je vis dans la péniche d’à côté, me dit Lestrade
-Dans une péniche ?
-Je l’ai racheté à un trafiquant qui se retirait du marché. C’est génial j’ai seulement 20 mètres à franchir pour me rendre dans cette péniche boite de nuit, j’ai pleins d’amis. J’ai récupéré les potes d’Andrea comme ça j’ai tout sous la main.
-C’est le club med sur les bords de Seine dis-je avec admiration.
-Il m’a même installé une petite chambre d’amis dit Andrea. C’est comme à Capri içi, je dis à la fille « Viens voir mon yacht », et hop...
L’italien éclata de rire.
-Et toi il t’a arrêté pour quoi ?
-Il ne m’a pas encore arrêté ...
-ça c’est pas bon, dit l’italien, il est quand même pas normal ce flic...

La péniche de Lestrade ressemblait à un lupanar des années 1970.
-C’est cosy ici, n’est-ce pas ? dit Lestrade.
-J’aime beaucoup le lit rond dis-je
-C’est marrant les filles aussi, elles se précipitent dessus comme la vérole sur le bas clergé. Mais pour vous dire la vérité, un « Monseigneur » de l’église catholique romaine l’à jadis utilisé comme garçonnière. Parfois, quelques belles femmes un peu fanées viennent rôder à la recherche de leur passé libertin. Je leur fait visiter, et elles s’attardent un peu sur le lit. C’est fou ce que l’église catholique leur a apporté, j’en suis abasourdi. Du coup je suis devenu un fervent catholique et j’assiste aux offices de Notre Dame tous les dimanches.
Le bar du policier était impressionnant, on y trouvait des bouteilles d’alcool de genièvre hollandais, de la chartreuse, de la bénédictine, de l’élixir d’Armorique, et différents types de vodka.
-Il me reste quelques bouteilles de Blavodka dit Lestrade, c’est de la vodka noire, la préféré de Staline. Dans les années 1990 , Blavodka à lancée le produit sur le marché anglais, ce fût un échec. Autant donner des perles à des cochons. J’ai réussit à récupéré quelques caisses. Tous les ans, avec quelques amis nous nous rendons dans le petit cimetière de Saint Germain de Charonne dans le XXe arrondissement afin de rendre hommage au Père Magloire en versant une bouteille de vodka noire sur sa tombe.
-Le père Magloire ?
-Cet homme est une énigme. On l’accusa d’avoir été le secrétaire de Robespierre ou un jardinier réputé... Magloire n’était même pas son vrai nom... je prononce le sien en tremblant : Monsieur Bègue, disciple de la dive bouteille et de Bacchus, le seul et l’unique père Magloire, peintre en bâtiment de son état, le plus fameux compagnon de beuverie du XVIIIe siècle ! Son enterrement de 1838 fut des plus rabelaisiens, le vin de messe coula à flot, et le père Magloire fut enterré avec une bouteille dans le cimetière de notre Dame de Charonne . Plus tard, des hordes d’ivrognes et des aristocrates lui édifièrent une magnifique statue coiffée d’un bicorne.

Andrea se rapprocha de Lestrade et les compères chantèrent à l’unisson dans le plus pathétique spectacle qu’il m’eu été donné de voir.

Versons du vin et puis trinquons
Buvons ensemble à sa mémoire ;
C’est en l’honneur de son trépas
Q u ‘il a commandé ce repas.


A la fin de la chanson Lestrade versa une larme pleine de douleur et de sincérité. Ce sentimentalisme d’ivrogne me dégoûtait.

L’arrivée de Sadok Musak vers 3 heure du matin apporta une ombre salutaire sur ce duo paillard.
Il tenait en laisse un petit blond serré dans une combinaison en latex.
-Couché Polidori ! lança Sadok et l’énergumène se mit en boule comme un chien au pied de son maître.
-Vous prendrez bien un verre de vodka noire ? lui proposa Lestrade
- Volontiers, mais je dois me nourrir
-Faîtes comme chez vous !
Sadok sortit un scalpel, tira le bras de Poldori, et se mit à pratiquer une saignée sur son esclave. Le sang coula à flot dans un grand verre. Sadok garrota le bras et le laissa retomber comme on ferme la porte d’un frigo.
-Il est sous Prozac, avec un peu de Vodka noire c’est ce qu’on appelle un Dom Calmet chez les vampires . Vous en voulez ? me proposa Sadok, C’est un bon cru vous savez, je le garde en cage et je le fais contrôler toutes les semaines.
Je déclinais gentiment la proposition en jetant, je le crains, un regard horrifié sur le « bon cru » qui léchait son bras meurtri.
Sadok sirotait lentement son monstrueux cocktail, glissant une langue serpentine dans le verre, et lapant l’hémoglobine comme une chauve souris.
-Vous êtes un vrai vampire ?, demandai-je, sous l’effet euphorisant du vinaigre lestradien
-La première fois que j’ai bu du sang, j’ai tout vomi. Il a fallut que je le mélange avec du lait pendant deux mois. C’est une mode sympa que j’ai choppé à New York, mais la plupart des vampires de la Grosse Pomme sont morts du sida ou d’hépatite C . Moi, je suis du genre maniaque, je contrôle mon approvisionnement.

Cette équipe faisait dans la cinéphilie et les nuits sans fin. Andrea mit un Dvd japonnais d’un film de Seijun Suzuki datant de 1967 « Branded to kill », l’histoire d’un yakusa de seconde zone qui aspire à devenir l’ennemi public numéro 1… Au bout de cinq minutes l’italien ronflait comme le Tocsin. J’assistais effaré à la fin du film qui se terminait sur un ring de boxe avec le héros murmurant « je suis le champion ! » sans que l’on sache s’il est mort ou vivant… A vrai dire je me demandais moi aussi si je n’avais pas été envoyé en enfer en compagnie d’un flic sosie de Jean Pierre Léaud, et d’un clone de Maryline Manson, sans oublier Polidori qui commençait à fermenter dans son sac en plastique. J’ai finalement apprit une chose, chez ces types : une vraie conversation commence toujours à cinq heure du matin. After hours, comme disent les Américains.

-J’arrête le vampirisme dit Sadok, le mouvement commence à s’essouffler, des connards ont bouffé une journaliste aux USA, des Eglises de vampires commencent à fleurir, ça pue, et en plus Polidori n’est plus assez productif, je vais le fourguer à un coiffeur de la rue de Vaugirard.
-Un coiffeur vampire ?
-Mais non ! Il fait des épilations totales pour homos, il a besoin d’un assistant. Il est temps que Polidori apprenne un métier... Hein mon petit polly, tu vas aller voir monsieur Paul. Quand je lui dis ça, il est ravi, il remue la queue... Tu aime bien monsieur Paul... hein ? Sadok balança soudain un coup de pied dans le ventre de son esclave... Saloperie de chien, éructa t-il.
-Qu’est-ce que vous allez faire après le vampirisme ?
- C’est Lestrade qui m’a mis sur le coup. Une nouvelle vie s’ouvre à moi, bien loin de ces empaffés de hippies, de ces junkies de pacotilles et autres révolutionnaires de leur propre cul. Je vais me droguer au danger, utiliser mon corps pour combattre, devenir un maître ou mourir !
- Sadok va participer à des combats un peu particuliers, dit Lestrade, en contrepartie il doit me fournir des infos sur un réseau de prostitution qui gravite autour de ces manifestations.
-Lestrade m’a dit qu’on sera deux sur l’affaire.
-He, attendez,dis-je, de quoi vous parlez ?
- Ce n’est pas une question de technique, dit Sadok, mais de volonté. Depuis quelques semaines je prends des cours d’épée à deux mains. Je suis bon, j’arrive à couper un chien en deux. Dans deux semaines j’essai sur un poney !
-Vivant ?
-Bien sûr, pour qui me prenez-vous ?
-Mon dieu...
-Vous n’avez pas le choix Ranx, n’oubliez pas que je vous ai donné des infos pour votre reportage... maintenant c’est à vous de m’aider.
-Comment ça... vous aider ? vous allez me donnez un flingue ?
-Un flingue, vous vous croyez au Far West. Il n’y y a plus que les imbéciles qui utilisent ces armes sales, bruyantes et indiscrètes. Les vrais assassins utilisent l’arme blanche, tenez, voici un dossier de la PJ sur le sujet.
Il balança le dossier sur la table. J’ouvrais au hasard.
« Catacombe de Paris » le 3 juin 2005 « homme de 35 ans avec deux plaies à la poitrine, faites par un objet pointu sur la partie antérieur latérale droite. La seconde à dix centimètres sous l’aiselle gauche à pénétré dans la poitrine et sectionné les vaisseaux sanguins. »
Picardie, chemin des dames 14 juillet 2005, « Homme de 40 ans, avec une plaie au niveau du nombril, entre la sixième et cinquième côtes, une plaie pénétrante qui a perforé les poumons et le coeur provoquant une mort immédiate. »
-Attendez, c’est vrai ça ?
-Il y en a des dizaines en France, des centaines dans le monde. Ces types sont mort au cours de duels au troisième sang. Le vainqueur empoche des centaines de milliers d'euros.
-Et la police n’a jamais réussit à arrêter ces fous ?
-Impossible, c’est l’organisation la plus impénétrable du monde, même Al Quaida est un club du troisième âge comparé à ces types. Pour infiltrer le mouvement, il faut risquer sa vie et tuer ses adversaires. Ça calme n’est-ce pas ? Vous comprenez qu’un fonctionnaire de police n’a pas le minimum syndical pour ce genre de boulot.
-Envoyez la Légion alors!
Vous savez... les deux types morts... c’étaient des légionnaires...
-Pourquoi moi ? Sadok je comprends, il est prêt à tout, mais moi ? Vous n’avez pas un escrimeur sous la main.
- J’ai besoin de quelqu’un de curieux et d’un malade
-Vous me classez dans quelle catégorie ?
-Sadok est un grand malade et il le sait. Deux possibilités, deux chances. En tout cas, avec vous deux, j’ai trouvé mes perles rares. Bon je vais aller me coucher.

Dire que ce salopard avait encore la force de dormir.

21 mai 2006

Christophe de Ponfilly est mort

Hommage et respect au journaliste Christophe de Ponfilly qui vient de mourir à l'âge de 55 ans. Christophe avait été le premier occidental à faire un reportage sur le Commandant Massoud en s'infiltrant à travers les lignes soviétiques.
Christophe de Ponfilly est mort. Le Commandant Massoud est mort. La vie et la mort de ces deux hommes furent irrémédiablement liées par un destin commun. Le lion du Panshir et le jeune journaliste n’existent plus désormais que l’un par rapport à l’autre. Certains journalistes, dont BHL, avaient jadis accusés Christophe de Ponfilly d’avoir « fabriqué » la légende de Massoud. On pourrait tout aussi bien accuser Massoud d’avoir fabriqué Christophe de Ponfilly... Reconnaissons de toute façon que l’incompréhension entre Christophe et le monde du journalisme était totale. Il y avait chez lui un courage de poète soldat au fusil chronophotographique. Les films et les livres de Christophe n’étaient pas seulement des reportages, mais des prosopoème nostalgiques sur l’utopie, le désir d’un ailleurs et d’un monde dont on sent la fin inéluctable. Les films de Christophe sont tous emprunts d’une tristesse ineffable, tel cet enfant aux doigts arrachés par une mine antipersonnelle et dont le père à recouvert le moignon de boue pour arrêter l’hémorragie. C’est la guerre éternelle qui a fabriqué Massoud et Christophe, une guerre dont les premières images ne peuvent jamais s’effacer de la mémoire, des rêves et des cauchemars. Mais la guerre a ceci de terrible, qu’elle peut aussi faire ressortir ce qu’il y a de meilleur en l’homme. Christophe a témoigné avec son âme et son sang, du courage de ces montagnards du moyen âge face à l’Empire Soviétique et sa puissance monstrueuse. Il a vu sous ses yeux se construire une utopie islamo-spartiate avec la vallée du Panshir. Il a rencontré un commandant poète en la personne de Massoud. La rencontre n’était pas fortuite. Massoud était l’homme que Christophe aurait pu incarner dans une autre vie, quant au commandant, il aurait rêvé tenir une caméra et filmer un champ de blé dans la vallée du Panshir. Beaucoup de choses cependant séparaient les deux hommes, Christophe n’a ainsi jamais caché son horreur de la charia, l’impitoyable statut des femmes et la cruauté parfois gratuite de ces guerriers. Mais il ne jugeait jamais, il témoignait, intervenait et s’impliquait. Bien loin du journalisme diront certains... Ils ont raison, Christophe de Ponfilly était au delà du journalisme, c’était un combattant, le plus fidèle compagnon de Massoud, mais aussi le plus insoumis. Il avait vu l’admirable organisation de la vallée se déliter au fur et à mesure des victoires. Le modèle de la vallée des lions ne se diffusait pas à l’Afghanistan, mais c’est au contraire l’Afghanistan qui recouvrait la vallée : la corruption, le clientélisme et l’affairisme de la société afghane ont détruits le Panchir mieux que les bombardements soviétiques. Ce sont finalement les Afghans eux même qui allaient consommer le suicide de leur nation. Massoud et Christophe de Ponfilly étaient des hommes seuls. Massoud fut abandonné par tous face aux Talibans et à Bin Laden, par tous, sauf Christophe et ironie du sort, ses anciens ennemis soviétiques... Mais la bombe qui a tué Massoud a aussi déchiré le lien qui l’unissait à Christophe. On peut mettre de la boue pour arrêter une hémorragie, mais la gangrène, tapie dans l’ombre, attend son heure. Que reste-t-il en fin de compte ? Quelque chose qui ne peut mourir, le respect et l’amitié entre deux hommes d’exception. Christophe avait toujours refusé de mettre la main sur un arme, jusqu'à ce jour tragique ou il est mort une arme à la main...pour rejoindre ses compagnons. La fraternité des fidèles. Ikhuane al-safa.

19 mai 2006

Champagne. Pshhhht


Mon ^ chapeau.Vroum, vroum = automobiles, autochenilles. !!!!!!!!!!!!!!!!!!!! traverser la rue. Vert. Rouge. Bombardier. Stratégique. Pinte+pinte+black Russian x2 !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Traverser les rues. Traverser le pont H. Champagne. Pshhhht +champagnepshhhhhhhhhht + wiskie. Badaboubadaboum. Make my day $.
A l’ouest rien de nouveau. J’ai vomi dans mes corn flakes.::::::::::::::::::!(http://www.dailymotion.com/video/56701 )

16 mai 2006

"Power Play" le film de l'affaire Clearstream

On compare l’affaire Clearstream au Watergate… Quel manque de goût cinématographique qui flatte surtout l’ego des journalistes et des feuilles de choux pour bobos ! Les hommes du président ont bon dos, et un très mauvais flair. La seule affaire de manipulation qui puisse s’en approcher est l’incendie du Reichstag organisé par Hermann Goering. Je conseille à ce propos la lecture du livre de Mel Gordon, Hanussen, qui lève un voile sur l’implication probable de ce « magicien » dans l’organisation du complot. Comme quoi l’imagination des apprentis sorciers est sans limite ! Il suffit d’ailleurs de lire quelques romans de Ludlum, Forsyth et Andy Macnab pour trouver des idées pendables accessibles à n’importe quel quidam qui erre dans les allées du pouvoir. Le plus drôle est qu’il existe déjà un film sur l’affaire Clearstream… Celui ci est sorti en 1978… Il s’agit de « Power play » , « le jeux de la puissance », film canadien de Martyn Burke avec Peter O’Toole, Donald Pleasance et David Hemmings. Beau casting ! Un peu comme celui de l’affaire Clearstream… Le scénario ne pose d’ailleurs plus aucun problème de compréhension pour le spectateur français rompu aux arcanes des cabinets noirs et autres coups tordus. Dans une démocratie qui ressemble étrangement a la France, le colonel Narriman pour préserver son pays de la rapacité de ses dirigeants corrompus (sic) est décidé à participer à un complot auquel se rallient d’autres officiers supérieurs. Leur objectif : opérer un coup d’Etat afin renverser le gouvernement et organiser de nouvelles élections... Tiraillé entre le devoir, l’ambition et le double jeux des protagonistes, une gigantesque manipulation prend forme, brouillant et déformant la réalité. Dans un monde de faux-semblants, chacun compte bien tirer son épingle du jeu, mais un seul maître des marionnettes manipule en coulisse les ficelles de l’avenir… Je conseille vivement à une chaîne de télévision de programmer ce film un dimanche soir…

Retour au Figth Club...

Shaman neuromancien de la littérature, artiste martial passé par l’antre de Cadmos, Chuck Palahniuk, et Tyler Durden, son ombre gémellaire en chute libre, sont comme les deux roches cyanées de la modernité. Passage oblique, logique transversale, qui permet de survivre à la mer Ténébreuse, mais le périple du navire Argô à un prix, celui de Médée… Vision du nihilisme occidental, rébellion altermondialiste avant la lettre, Pythie du 11 septembre 2001… Fight Club aura fait couler la bave et l’encre. Les laudateurs et les scandalisés de la première heure apportaient finalement les mêmes offrandes à l’autel de la suffisance. Pour, au final, se perdre dans l’écume des minables. Tyler Durden n’est pas un rocker suicidaire, pas un guérillero masqué, ni même le cheikh de la Terreur … Aucun de ces archétypes de la postmodernité n’a jamais pratiqué de combats de boxe à mains nues… Point barre, et le jeu de barres n’est pas fait pour les mauviettes... Les sanglants pankrations du Fight Club , sont les postulats blessés nés de la théorie des gueules cassées. Barres, jeu de mains, point barre. Le combat est la réalité. Les fantasmes poético terroristes de l’Anarque Durden sont des visions mystiques, floues, rêvées, imaginées… Rien d’autre que l’imago d’un monde qui n’existe plus face à l’ultime réalité. Et cette réalité, puisqu’il faut l’asséner comme un uppercut, c’est le combat… Rien d’autre. Le livre de Palahniuk est l’histoire d’une ascèse martiale au delà du nihilisme. Tyler Durden est le Bouddha des rings, Trikster et Bodhidharma des bas fonds, agitateur de la génération x, Tengu des mégaplopolis… On pourrait en poussant plus loin les analogies, qui pour certains, sentent déjà le soufre, esquisser dans la personnalité Baphométique de Durden, l’évocation d’une trinité Dumézilienne ou le paysan, le prêtre et le guerrier, s’unissent dans une monstrueuse symbiose. Soufre et morve au nez. Éclatement de la réalité sociale, mythique et historique. Fission nucléaire de la famille, ontogenèse expérimentale, clonage sémiotique… Fight Club bouleverse l’ordre et le désordre par l’évocation de l’œil de bronze qui fixe impitoyablement ses ennemis. Pourtant, il ne s’agit de rien d’autre que d’un coup de poing. Lourdeur du raisonnement : asséner et insinuer en même temps, la frappe et l’insupportable éclatement des lèvres? La soudaine érection de « Tyler Durden » dans la « Hype » occidentale n’était en réalité que le résultat d’une lente mutation, macération, ou digestion. Cuisine au beurre noir. On ne fait pas d’omelettes sans casser des yeux. Plat monstrueux à la Odilon Redon. Stimulant majeur overdosé pour artiste décadent. Mais les cœurs sensibles peuvent-ils boire la vodka noire au goulot sans crier au viol du palais ? Ces fameux laudateurs de Fincher ( connaissaient-ils Chuck Palahniuk?), singes hurleurs médiatiques, verts de peur devant les images « ignobles, ma chérie » des premiers combats des Ultimate Figthing… Alors que les charniers de Bosnie voyaient déjà poindre la honte de Srebrenitsa. Pas même un tremblement pour lâcher le caviar quand madame mange le phare. La honte du bleu. « Mal, mal, mal » dirait un chanteur neuromantique. On discutait avec le boucher des Balkans alors que les écrans et les visages se fermaient devant les lutteurs à l’ancienne et les pythons brésiliens… Pourtant, tout n’était qu’une histoire de coups de poing. Les petites mains que levèrent les Bobos pour saluer Tyler. Serrez les doigts pour frapper ou vous allez vous faire mal… Connaissaient-ils seulement les bagarres à la sortie des bars. Le sang qui gicle sur le bitume sale, les coups de pute, les nez cassés, traquenards, plasma et vomi ? Le constat est simple pour Palahniuk et Durden, ceux qui sont capables de se foutre sur la gueule dans des sentines obscures sont les demi-dieux de la réalité nue. Il ne s’agit pas de mettre des casques azur sur des caves invisibles et bien nourris au petit lait militaire pour se croire héros de la veuve et de l’orphelin… Au temps jadis, Mademoiselle, le port d’Amsterdam, celui de l’Emmerdeur, avait une bonne dose de testostérone et de bière rance entre les dents, et ses marins dans la nuit noire, sentaient au moins la pisse. Comme les spectres du Hollandais Volant, Tyler Durden était invisible, mais sa réalité dépasse de très loin les acronymes pathétiques ! Fallait-il armer des Bukovski, des Joseph Roth, et tous les avatars de Durden pour sauver Srebrenitsa ? Peut-être pas, mais la légende du Saint Buveur aurait rejoint la geste du Saint Cogneur. Poltergeist erratique qui s’en va voler la main en bois du Capitaine Danjou pour la fixer à son moignon, et donner une gifle de plus au compteur bleu des coups de pieds au cul. A langue de bois, main de teck. Allons donc boire un canon, vider un galopin ou un Pernod au 33 rue de Tournon. Entonnons la marche de Radetsky. C’est ici que Joseph Roth rendit l’âme dans les bras de sa logeuse madame Alazard. Dans les bras du grand hasard, celui qui mourant, s’exclama à propos de son ami Ernst Toller, suicidé pendulaire : « Comme c’est bête de la part de Toller : se pendre maintenant alors que nos ennemis vont à leur perte ! » Se pendre, oui peut-être, mais pas avant de donner quelques gnons au hasard, dieu reconnaîtra les siens… N’est-ce pas madame Alazard ?

12 mai 2006

Lancôme colour design awards. Damnation !

La soirée commence piano piano avec Nine hysterical women de Nicola L. à la galerie Patricia Dorfmann. Au fond du tunnel, neuf mannequins m’observent, neuf vierges fatales post Tchernobyl revêtues de plastique noir. Pop art historich, avec icônes remplaçant les boites de conserve. Le petit train se tient avec Madame Bovary, Frida Khalo, Marylin Monroe, Mona Lisa, Billie Holiday, Cleopatra, Eva Hesse, Jean d’Arc et ma préférée, Ulrike Meinhof... Avec son look de mannequin seventies, ses lunettes, so hype, de mouche. La sensuelle terrorisante me fait craquer sous la menace. J’ai vu dernièrement des clones de la belle à Baader dans les nuits parisiennes, mais celles ci n’ont certainement pas un Beretta au creux des reins... Ah ! La froideur du métal sur les fesses d’Ulrike... Je sors. Nécromantik. Direction le QG et la Zeitgest. Jeroom pinte et butine le Parisien sur son troisième bureau. On parle des Monades Urbaines de Sylverberg et des Forbans de Cuba de Dan Simmons. Arnaud l’encyclopédiste et Ryad of Eton nous rejoignent. Semelles au vent nous descendons la montagne vers la rue de Seine. Galerie Lettrée. La taulière hysterical woman ( la dixième ?) nous vire. Retour au Grand Trek sur les traces de Peter Camezind. Il parait que c’est chaud du côté des Beaux Arts-Lancôme colour design awards. Dans une autre vie jeroom à dû être champion du monde de surf. Après avoir touché sa patte de lapin le voila qui s’élance sur la première vague, il vire sur la droite, je passe à gauche, dans un parfait synchronisme. C’est la technique de la chicane avec le petit coup de hanche qui nous ramène dans la mer de la tranquillité. Jeroom opte alors pour un tunnel droit. Il part dans une diagonale Epaminondas. Je m’expose en tirailleur. Là ou un trente tonnes passe jeroom passe. Nous voici dans le golfe des peines avec un tonkar noir tombé tout cuit. On nous tire par les cheveux pour nous faire rentrer. Bonne surprise, Lancôme a fait dans le sobre, sans en rajouter à l’épate de nouveau riche. C’est juste tu viens, tu bois. La grande classe. Mais que fait la police ? J’ai l’impression que cette soirée est située sur la frontière mexicaine. Tout ce que la capitale compte de flibustiers des eaux-B, s’est donné rendez vous aux quat z’arts. Soudain, je vois deux casquettes blanches ! Il y en a une de trop. Un clone de Milan...Ouf, j’ai eu peur. Hassen pratique le golden shower sur une blonde. Ça met de l’ambiance. Un mélange de fakirs et de punks destroys. J’erre dans les travées. Une vieille radasse sursaute sur mon passage... C’est mon chapeau qui vous fait peur ? Elle se retourne, Quand on regarde les gens comme ça, oui... me dit-elle. Je tiens à vous rassurer madame. Il ne me serait jamais venu à l’esprit de poser mon regard sur vous... C’est dommage, je ne crois pas qu’elle comprenne la signification de cette réplique... On me présente Audrey de Lancôme. Je suis en plein Yin et yang avec mes marabouts. Audrey de Lancôme. Un écrin de délicatesse et d’élégance. Voila que j’entends du Charles Trenet. Ah ! Que j’aime le savoir faire français, les compagnons du tour de France, l’ange au sourire de la cathédrale de Reims et les ânes perchés de Laon, les revolvers Le Mat, la gifle et le coup de poings des apaches. J’aime beaucoup Audrey de Lancôme. Ça tombe bien M.L. le patron de Lancôme est à côté. Quel homme de goût de mélanger ensemble la sylphide et le pogo post apocalyptique de Hassen. Je lui tends ma carte à la milord l’arsouille. Quelques yeux dans les tranchées s’offusquent. J’adore ce côté Maurice Sachs comme une petite odeur de souffre. Un doux parfum d’Audrey pour se damner. Mais le Commandeur ne m’a pas emporté dans les Enfers. Dommage.

05 mai 2006

Galerie Agnès B. Exposition Art Posthume

Agnès B. passe et repasse, à l’aise comme un poisson dans l’eau-B. Marjolaine, muse de Klimt, arbore une robe samouraï et biberonne un élixir. TH en flibustier du tropique de Paname sort le rhum caraïbe avant de s’élancer dans le pogo post final de barbe noire. J’en profite pour lire son prosopoème affiché. Emma semble sortir de chez Castel ou de la Roquette, brouillant les pistes avec son tatouage « Stop Talking » tcherno-billé à l’encre et à l’Armagnac par Milan. Ma fiask of Finland verse ses lichées tout azimut. Des Finlandaises aux lunettes de mouches seventies bourdonnent alentours en chaloupant des hanches. Je vois passer Karina, papillon de nuit saphique à la recherche d’une fée verte qui lui susurrera quelques langoureux poèmes sur les lèvres. Totof le snipper, objectif au poing, s’apprête à verrouiller sa cible. Là bas, c’est la Louve qui passe et s’espace, près, très près. Jeerom, hiératique, environné de mots clés, triture la clé de sa bécane comme une patte de lapin. Speed racer des boulevards, il attend le coup de sifflet du départ comme un Fangio kamikaze de la nuit. Franck Chevalier, opine du chef, coiffé à la Gabrielle D’annunzio. Vodkacoca est une brigade du Tigre à lui tout seul. Vladmir Tybyn et Jean-Luc Bitton déambulent, suivis du fantôme de Rigaut, fugace comme un feu follet. Puis voici Sabrina, l’artiste finlandaise au T-shirt de petits bretteurs, accompagnée de Fabrice C. video artiste et du compositeur vénézuélien Gabriel P. Du côté de l’installation vidéo, Hassen le magnifique erre dans l’air du temps poussé par les ailes du désir. Emma m’explique la vacuité des balles de ping pong et la subjectivité elliptique de ses textes. Je finis mon verre cul sec avec une petite prière à Saint Heidegger. « Ma rue est longue... » est ma réponse ésoterico-littéraire extraite d’un roman de Benacquista ( la comedia des ratés). On peut se perdre dans sa rue... Les yeux d’Emma se voilent. Un brouillard des confins. Une rue sans fin. Silent Hill. Stop Talking. Emma ressemble alors à une petite fée scarifiée aux accroches coeurs.
Direction l’hôtel du nord. L’ombre de Bertrand Delcour se détache sur le canal. Mezcal Terminal, Pourquoi nous sommes morts ? On pense aux hyènes de Debord et à leurs fatwas de gérontes décatis. Dans la nuit printanière des corps boostés aux phéromones, hormones et senteurs de musc. Des corps qui s’accrochent aux berges comme un remix parisien de l’accouplement des crabes à marée basse. Derrière les rideaux feutrés des hauts châteaux, la république s’alite et se délite. Sur le bitume sale, on fait passer les Heineken, un comité secret s’improvise. Une soirée qui se termine dans le caniveau est une soirée réussie.

04 mai 2006

Techniques socio psychologiques du gatecrash

Dans son livre « the art of deception » le célèbre Hacker Kevin Mitnik nous explique que les gens ont une tendance naturelle à être serviable. C’est cette faille psychologique qui est exploitée par le gatecrasher. Tout individu est donc foncièrement enclin à faire naturellement confiance pour éviter le conflit. L’art du gatecrasher consiste en premier lieu à fabriquer un environnement psychologique parfait pour son attaque. Ces techniques sont appliquées inconsciemment par la plupart des gatecrashers, il est inutile de passer une maîtrise de psychologie pour entrer dans une soirée, mais il est interessant de savoir que derrière la pratique existe une théorie « capilotractée »... Voici donc un petit essai de codification directement inspiré des manuels destinés aux agents secrets pendant la guerre froide...et plus particulièrement, « le petit manuel de l’agent secret » publié par Walt Disney dans les années 1970, qui, sous une allure enfantine, donne les méthodes et les techniques pour monter un véritable réseau. Ah ! Sacré Walt !

Techniques de base :

Le ciblage : Il s’agit, avant toute attaque de récupérer un maximum d’informations sur la cible et découvrir la meilleure opportunité pour rentrer afin de déterminer le lieu, le moment, et la manière.

La BioMX (biomécanique) : A partir des éléments récoltés, le gatecrasher va élaborer sa propre chorégraphie de gatecrash. C’est un élément fondamental du gatecrash. (savoir jouer un rôle)

Le Zelig :Ou l’art de se faire passer pour quelqu’un que l’on est pas. Prendre une fausse identité de circonstance : journaliste, acteur etc... Utiliser la technique du « name dropping » en lisant un nom sur la liste ou en balançant un nom au hasard. Se déguiser en serveur ou en livreur. Rentrer avec une coupe de champagne vide ou un gros paquet « marqué fragile » dans les bras, ou un sac cadeau de la soirée en question.

Le Schlemihl (l’homme qui a vendu son ombre au diable) : rentrer en collant au cul de quelqu’un sans lui dire. Devenir son ombre. Se fondre dans un groupe qui rentre. Ou simplement rentrer avec une personne seule possédant une invitation pour deux

Le Sam Fisher : Ou l’art de pénétrer dans une soirée par infiltration furtive. Nécessite un repérage des lieux pour déterminer les points faibles du dispositif. C’est ainsi que le célèbre « terroriste comique » déguisé en Bin Laden...après avoir escaladé les grilles et et grimpé à un arbre... est entré à Buckingham palace pour l’anniversaire d’Andrew.
Techniques avançées :

La promotion : Faire croire à un individu que son action aura des répercutions bénéfiques sur son futur. Il s’agit d’une induction psychologique proche de l’hypnotisme qui consiste à créer une image « agréable » dans l’esprit de l’interlocuteur. « Si vous me laissez entrer, votre patron sera content... »

L’instinct grégaire : La Conformité est un comportement de groupe qui permet de convaincre un individu qu’il doit agir de telle manière puisque les « autres » l’ont déjà fait. « La Technique de la première porte » entre dans le cadre de l’instinct grégaire : contournez un premier barrage militaire ou policier et revenez sur la route. Les autres barrages vous laisseront passer puisque qu’ils seront persuadés que le barrage précédent l’a fait. (technique utilisée par Alexandre Poussin en Inde)

Le partage des responsabilités
: Quand un individu est persuadé que sa responsabilité est partagé avec de nombreux intervenants. « La technique du doute » permet d’instaurer un climat de stress chez le portier, et le conduit à ne pas prendre la responsabilité d’une erreur. Cette induction psychologique conduit au retour d’un instinct primal : croire pour éviter le conflit...

L’empathie
: Basée sur un sentiment moral quand quelqu’un considère qu’il est de son devoir d’agir de telle manière. C'est pardoxalement le sentiment de culpabilité de ne pas agir qui conduit l’individu à choisir l’action la plus valorisante pour son ego. Tout l’art de cette technique du « pied dans la porte » consiste à déporter le problème sur un sujet externe. L’individu ciblé se trouve alors en position de résolution d’un problème provoquant un sentiment d’orgueil magnanime chez lui... Cette technique fonctionne bien avec quelqu’un que vous connaissez déjà. Les recherches psychologiques montrent qu’une personne est plus ouverte à une proposition lorsqu’elle a déjà été en contact avec le demandeur.

Techniques avancées supérieures :

Le RE (reverse engineering) : Au niveau psychologique ces méthodes sont utilisées pour permettre à une personne de communiquer facilement avec vous. Il ne s’agit pas de « forcer » quelqu’un à agir selon vos désir comme dans les techniques précédentes, mais des les mettre dans une position ou leur gentillesse deviendra un acte volontaire de leur part. Il s’agit de guider la cible vers le sentiment de son propre libre arbitre et la croyance dans le pouvoir qu’elle peut exercer pour vous aider. Le reverse engineering est réussit quand la cible vous pose une question, et que vous y répondez de manière à justifier la question posée. Un accord tacite se crée et inverse les rôles... ce n’est plus vous qui demandez mais la cible qui vous met en position d’égalité avec elle ( c’est du moins ce qu’elle croit ...)

PS : Le film de David Mamet, « la prisonnière espagnole », est le plus bel exemple des techniques d’attaques socio psychologiques et de Reverse enginering. Chez les hackers, la technique consiste à déconnecter un ordinateur à distance et a appeler en se faisant passer pour un technicien. Dans ce cas, la victime se sent en position de donner toutes les informations au "technicien" à l'insu de son plein gré...

02 mai 2006

La danse de Millan...

La naissance du mot "nanochevik" est survenue le 4/7/06, lors d'une sortie de l'Alcazar avec Millan. Voici ce texte historique
« Je t'ai vu filer à l'anglaise hier soir. Très classe américaine. J'étais le dernier sorti. Retrouve Millan en roue libre dehors. Difficile gatecrash dans un café d’Odeon avec une Américaine qui se plaignait du manque de vigueur sexuelle de son mec. Un verre d'eau pour Millan- tricart dès l'entrée. Le personnel le surveillait d'un oeil de fouine. Quand il a commencé à nettoyer l'endroit en s'emparant d'un balai...Apothéose... File de taxi soviétique: Millan sur une autre planète. Je l'entretiens à coups d'Amaretto en fiasque. Il s'allonge sur le boulevard dans le plus ridicule sit in du mouvement anti CPE en hurlant des invectives pochtronnesques. Aucune voiture ne lui passe sur le corps, aucune ne s’arrête. Echec total de la révolution « nanochevik » Il bondit dans tous les sens, vacille, titube. Tout est courbe chez lui, comme un Frankenstein art déco, ou plutôt style nouille. Cette danse du macadam tenait aussi bien du chaman bouriate que du jivaro pété à l'Ayacucha. Théatre de l'Odéon live. Je l'abandonne à son point zero entre rue de Seine et Gare du Nord. La suite de son périple doit tenir du plus grand mystère ou de l'épopée héroïque. »