18 février 2007

Artemus Dada a dit...

Cette réponse d'Artemus Dada dans les commentaires mérite d'être exposée au grand jour. L'auteur, fort à propos, vient rappeler qu'il existe toujours une possibilité ou des espaces à explorer même au voisinage de ces fameuses " niches" littéraires...J'ai eu en outre le plaisir d'y découvrir le nom de l'écrivain Xavier Maumejean (voir photo) holmésien émérite que j'ai fréquenté jadis jusque dans sa ville de Douai. J'y était venu en chapeau haut de forme et costume victorien.
Merci à Artemus Dada.

Sur l’idée de niche, je ne suis pas entièrement d’accord, je pense qu’il reste toujours une place, un espace voire un interstice à explorer où à combler.

L’exemple du « Da Vinci Code » est assez représentatif.

Sur une idée somme toute plaisante mais guère originale, c’est un roman qui m’a particulièrement déçu et là je ne parle pas en terme de style mais du point de vue de l’intrigue. L’auteur se moque du lecteur en utilisant non pas des ficelles mais des cordes pour ficeler sont histoire, les incohérences pullulent, ce n’est pas crédible, et je ne parle pas de vraisemblance.
Le résultat de la « révélation » est un pétard mouillé.
Alors d’accord ce livre a bénéficié d’un bourdonnement phénoménal, rapidement remplacé par un vacarme assourdissant, le tout relayé par un plan publicitaire sans précédent (c’est une figure de style).
Le pompon est certainement que ce livre, dans son préambule, soit présenté comme le résultat d’une enquête.

Poubelle.
Néanmoins, je pense qu’il est encore possible d’écrire un « bon » roman ésotérique. J’entends bon dans le sens, bien ficelé, agréable à lire.

D’un point de vue plus général, je vais prendre un autre exemple (certes, c’est chafouin d’utiliser quelques exemples afin d’illustrer une généralité).

L’exploration de la fiction dans une fiction et la mise en scène de personnages de romans.

« A House of Boat on the Styx…” de John Kendrick Bangs. Cet auteur, grâce à un procédé que je ne développerai pas ici, met en scène plusieurs personnages de roman mais aussi ressortant du mythe ou de la réalité [Captain Kidd, monsieur Le Coq, Shakespeare…] et, il leur fait vivre de nouvelles aventures.
John Myers Myers dans « Silverlock » et sa suite utilise un procédé différent, tout en utilisant le même matériau.
Dans la Forêt des Mythimages, Robert HOLDSTOCK, explore lui aussi les mythes et les personnages de fiction mais avec une autre approche.
PJ Farmer l’a également fait avec beaucoup de brio et de truculence.
Plus proche de nous dans le temps, Jasper Fforde avec les aventures de son héroïne Thursday Next chasse sur le même territoire mais sans copier ses prédécesseurs.
Alan Moore avec Tom Strong , Promethea, la Ligue des Gentlemen Extraordinaires explore avec beaucoup de talent et le monde des idées (son Ideaspace) et de fait, la culture populaire, mais aussi la magie.
Bill Willigham avec ses deux séries, « Fable » et « Jack of Fable » ne fait pas autre chose…. Mais autrement.


En France Xavier Mauméjean (Photo) et Johan Heliot agissent de même chacun à leur manière.

Dans tout les cas que je cite, le terreau est le même mais la façon de l’aborder, de le sculpter est différente. Preuve s’il en est, qu’il est possible d’explorer des niches où d’illustres prédécesseurs ont déjà posé le pied. Ceci dit sans augurer d’un quelconque talent à celui qui déciderait de s’y aventurer.
Néanmoins si la démarche est faite avec sérieux et élégance il doit être possible d’être un suiveur honnête.
Surtout pour un débutant.
Imiter, s’inspirer sans plagier avant de découvrir et de suivre sa propre Voie en quelque sorte.

Après ce long pensum, félicitations pour tes réflexions qui donnent à réfléchir. C’est très intéressant et foutrement enrichissant.

Merci et bravo.

Artemus Dada

PS : Imaginer une nouveau type de roman est en tout cas très stimulant.

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