13 avril 2007

"Raison Basse" -collectif- Caméras animales 2007

« Raison Basse » comme l’indique la quatrième de couverture est un syntexte, c’est à dire une solution concentrée de textes et de pensées tout azimut. C’est un livre que l’on ouvre au hasard, par une sorte de divination taoïste. La numérotation parait en outre bien peu adaptée à ce vortex d’écriture subjective. La lecture peut en être difficile, ardue, énigmatique, énervante ou passionnante. Un peu à la manière des points vitaux de la médecine asiatique, chaque texte englobe toutes ces définitions suivant l’heure et le moment. C’est un livre qu’on ouvre donc par curiosité, et par désir de bourlinguer entre les 30 auteurs inclassables, venus des amas gazeux du net et des écritures déviantes. C’est aussi un livre que l’on referme souvent, puis on y revient, attiré par une forme de surnature qui émerge de cette raison basse lycanthrope. Nous avons affaire à un objet littéraire élitiste, et ce mot doit être compris en opposition avec les rayons des supermarchés. Raison basse avance en tapinois, rampe dans le réseau de fil de fer, tente d’éviter les mines. Dans ce no man’s land des écritures déviantes, inutile de chercher une direction entre le lettrisme, la net écriture, et les classiques. J’apparais en outre dans cette dernière catégorie, gémellaire du dictionnaire avec une petite pointe d’humour nanochévien. Raison basse n’est pas un livre hiérarchisé et policé, c’est au contraire une association de malfaiteurs, dans le sens de ces grandes compagnies de routiers du moyen âge qui s’aggloméraient par opportunité. C’est ce qui se rapproche le plus d’une île de la Tortue littéraire, d’une Arcadie de Frankenstein entre surmâles et suffragettes, lycanthropes et cybersdogs.

"Raison Basse" -collectif- Caméras animales 2007


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