26 novembre 2007

"Les cygnes sauvages à Coole" de W. B. Yeats (1917)













C’est la beauté d’automne des arbres
Les chemins forestiers sont desséchés
Et les eaux, sous le crépuscule d’Octobre
Sont comme le miroir d’un ciel silencieux
Et sur l’eau qui murmure entre les pierres
On peut voir cinquante neuf cygnes


Le dix-neuvième automne m’avait rejoint
Dès lors que j’en avais fait mon premier compte
Et j’ai vu, avant même d’avoir terminé
Tous les cygnes, en un instant, s’élever dans l’air
Tels de grands anneaux tournoyant et brisés
Frappant les cieux de leurs ailes bruyantes


J’ai trop regardé ces créatures étincelantes
Et la tristesse à envahie mon
cœur
Car depuis mes premiers pas sur ce rivage
Quand au crépuscule, j’ai entendu leur vol
Alors, tout à changé pour moi. C’est le glas de leurs ailes
Qui m’éleva vers eux, et je marchais d’un pas souple et léger


Ils vont deux par deux à jamais
Pagayant de leurs grandes ailes
Les vents propices, ces froids compagnons
Ils escaladent ainsi les cieux d’un cœur toujours jeune
Ivres de l’horizon, errant à leur guise
Sur les cimes victorieuses de la passion


Maintenant, belles et mystérieuses créatures
Ils planent et glissent sur l’eau calme
Mais trouveront-ils quelques joncs protecteurs
Construiront-ils leurs nids aux marges d’un étang ou d’un lac
Lorsque des hommes émerveillés, comme moi, les verront
Pour réaliser, un jour, qu’ils sont partis au loin ?


(traduction Tristan Ranx, 2007)


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