29 août 2008

Tonight we fly (The Divine Comedy)



Magnifique et émouvante chanson du groupe "The Divine Comedy" - A écouter ( regarder) en même temps que le clip" commando" ( juste baisser le son de ce dernier) pour un effet PiF - perspective in fligth étonnant...

Commando (1968)

Under the volcano

28 août 2008

Adieu camarades ! (Tango-Carlos Gardel)



Adieu mes amis, camarades de ma vie,
Piliers bien-aimés de cette époque.
Aujourd'hui, je pars sans me retourner
Et demain, je serai loin de mes souvenirs

Adieu garçons ! Résigné je m'en vais
Contre le destin nul ne peut s'opposer
Pour moi tout est fini, la roue tourne
Et mon corps meurtri ne résistera plus

Venez vite à moi souvenirs d'un autre temps
Moments de grâce que nous avons vécus
Près de ma mère, sainte petite vieille
Et de ma petite amie que j'aimais tendrement

Ces jours heureux étaient plus beaux que le paradis
Fulgurance de l'amour à qui j'ai donné mon cœur.
Mais le Seigneur, jaloux de ses charmes, m'a plongé
Dans le golfe des peines en emportant ma belle

Je sais que Dieu est le Juge Suprême.
Je suis habitué à respecter sa Loi !
Mais je suis désormais libéré de son Joug
Je prends ma mère et mon amie, aussi.

Deux larmes sincères versées à mon départ
Dans ce lieu bien aimé ne les oubliez pas !
Et faites adieux à mes bons et chers amis
A qui je donne, mon âme et ma bénédiction.

Adieu compagnons et camarades de ma vie,
Piliers bien-aimés de cette époque.
Aujourd'hui, je m'en vais sur la route
Et demain, je serai loin de vos souvenirs

Adieu, j'ai déposé les armes et je m'en vais
Contre le destin nul ne peut s'opposer
Pour moi, camarades, c'est la fin du voyage
Et mon corps meurtri ne résistera plus

(Traduction et adaptation, Tristan Ranx, 2008)

25 août 2008

Heroes



I, I will be king
And you, you will be queen
Though nothing will drive them away
We can beat them, just for one day
We can be Heroes, just for one day

And you, you can be mean
And I, I'll drink all the time
'Cause we're lovers, and that is a fact
Yes we're lovers, and that is that

Though nothing, will keep us together
We could steal time,
just for one day
We can be Heroes, for ever and ever
What d'you say?

I, I wish you could swim
Like the dolphins, like dolphins can swim
Though nothing,
nothing will keep us together
We can beat them, for ever and ever
Oh we can be Heroes,
just for one day

I, I will be king
And you, you will be queen
Though nothing will drive them away
We can be Heroes, just for one day
We can be us, just for one day

I, I can remember (I remember)
Standing, by the wall (by the wall)
And the guns shot above our heads
(over our heads)
And we kissed,
as though nothing could fall
(nothing could fall)
And the shame was on the other side
Oh we can beat them, for ever and ever
Then we could be Heroes,
just for one day

We can be Heroes
We can be Heroes
We can be Heroes
Just for one day
We can be Heroes

We're nothing, and nothing will help us
Maybe we're lying,
then you better not stay
But we could be safer,
just for one day

Oh-oh-oh-ohh, oh-oh-oh-ohh,
just for one day

21 août 2008

Oraison Funèbre / Jérôme Datin (1979-2008)






















Koto ovotsal-Aitorc*1


Dans nos sociétés modernes nous avons parfois oublié le vrai sens des mots. Nous avons oublié que la consolation se trouve aussi au coeur des mots. Toutes les philosophies ne sont souvent qu'une tentative pour retrouver le sens caché de la réalité. Pour Socrate nous portons en nous les réponses à nos propres questions, et d'abord celle de l'homme confronté au destin. Pour le vieux philosophe athénien, l'homme peut parfois être le héros de lui même. Je parle bien sûr du héros dans le sens classique, c'est-à-dire le destin de celui qui va jusqu'aux limites extrêmes de ses possibilités. C'est la vision tragique du héros. Et si vous observez autour de vous, vous découvrirez parfois que les vrais héros existent. Lorsque Socrate a eu le choix de boire la cigüe, il savait qu'il entrait dans l'immortalité héroïque, dans la gloire éternelle, celle d'Achille et des héros tragiques de toutes les mythologies. Je pense alors à cette île de Lastovo que les Grecs anciens appelaient l'île noire parce qu'elle était recouverte de forêts. Une île au relief montagneux qui apparaît mystérieusement dans la brume; et qui se laisse entrevoir au travers des récifs et des îlots déserts qui la protègent. Une île oubliée avec ses baies secrètes, ses vallées cachées et ses collines recouvertes de Myrrhes et de fleurs sauvages. Cette île, plus que toute autre, réunit les caractéristiques des archipels décrits par Homère dans l'Odyssée. Il est parfois nécessaire de donner une personnalité et une âme à certains lieux, c'est ce que les peintres préraphaélites désignaient sous le nom de «génie du lieu». Cette île donc, Jérôme l'a aimé dès les premiers instants. Et si nous considérons les circonstances exceptionnelles de sa mort, il apparait qu'au delà de toute logique et au delà de toute rationalité, l'île a protégé Jérôme par deux fois. La première fois lorsqu'il a traversé ce pont de pierre, ce passage périlleux, sans le savoir. La seconde fois pour sortir courageusement d'une impasse, et puis, finalement, au delà de tout espoir, l'ultime passage, ce troisième acte vers la chute inéluctable. C'est le moment tragique vers un destin aux limites même de la vie. Il y a ainsi, par delà les siècles, un lien des liens, une «chaîne royale» depuis la main de Socrate s'avançant vers le calice mortel, et le pas d'un homme traversant un dangereux pont de pierre sous la voie lactée. C'est l'image d'une petite lumière dans l'immensité du Cosmos. L'image d'un météore fulgurant qui passe et qui s'éteint et qui reviendra, sous une autre forme, éclairer la vie de nos enfants, des années ou des siècles après nous. Il y a bien sûr le désespoir de la perte d'un être aimé, d'un fils, d'un frère, d'un cousin, d'un ami. Mais il y a une sagesse ancienne, il y a des mots simples qui se transmettent mystérieusement à travers les âges. C'est ainsi qu'une amie2 me parlait d'une phrase qu'une de ses tantes prononça sur la tombe de son fils mort à 20 ans: « Il a eu une vie, cette vie». Je crois que ces quelques mots dépassent en profondeur tout ce que j'ai pu dire précédemment. Ces mots, j'en ai la certitude, peuvent continuer à vivre et à se transmettre au delà de toute croyance, au delà de toute vérité, au delà de toute logique. Oui, Jérôme a eu une vie, cette vie, et c'était une belle vie.


Tristan Ranx, Caen, le 20 août 2008


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1- C'est la langue mystérieuse à base de « verlan » que Jérôme utilisait pour désigner l'île de Lastovo

2- Marthe Lazarus.

























Jérôme Datin à Locarno - Lac Maggiore- en Suisse (Tessin), le 4 août 2008

ENGLISH TRANSLATION (approximative...)

In our modern societies we sometimes forget the true meaning of words. We have forgotten that consolation is also at the heart of words. All philosophies are often an attempt to find the hidden meaning of reality. For Socrates we carry within us the answers to our questions, and primarily that of men confronted with destiny. For the ancient Athenian philosopher, man can sometimes be the hero of himself. I refer, of course, about the hero in the classical sense, the fate of he who goes to the extreme limits of its own possibilities. It is the vision of a tragic hero. And if you look around you, you sometimes can discover that the real heroes exist. When Socrates had the choice to drink cigüe, he knew he was entering the heroic immortality, eternal glory as Achileus and every tragic hero of all mythologies. I think about the island of Lastovo that the ancient Greeks called the Black Island because it was covered with forests. A mountainous island that mysteriously appears in the mist, and who suggests her presence through the reefs and deserts islets which protect her. A forgotten island with its secret bays, hidden valleys and hills covered with Myrrhes and wildflowers. This island, more than any other, meets the characteristics of archipelagos described by Homer in the Odyssey. It is sometimes necessary to give a personality and a soul to some geographical places, this is what Pre-Raphaelites painters called the "genius loci." This island, therefore, Jerome has enjoyed it from the earliest moments. And if we consider the exceptional circumstances of his death, it appears that beyond any logic and beyond all rationality, the island has protected him twice. The first time when he crossed the stone bridge, this hazardous passage, without knowing it. The second time to courageously break a deadlock, and then, finally, beyond all hope, the ultimate passage, the third act to the inevitable downfall. It's was a time of tragic fate to the limits of life itself. There is, across the centuries, a link of links, a "Royal chain" from the hand of Socrates near the deadly calyx, and that of a man crossing a dangerous stone bridge under the Milky Way. This is the image of a small light in the vastness of the cosmic universe. The image of a dazzling meteor passing and dispearing, and coming back in another form, years or centuries after us, illuminating the lives of our children,. There are, of course, the despair of losing a loved one, a son, a brother, a cousin or a friend. But there is an ancient wisdom with simple words that are mysteriously transmitted through the ages. Thus, a friend talked to me a sentence that one of his aunts spoke on the grave of his 20 years old dead son: "He had a life, this life." I think these few words are depth beyond anything I have said previously. These words, I am sure, can continue to live and spread beyond any belief, beyond any truth, beyond any logic. Yes, Jerome had a life, this life, and it was a good life.


Tristan Ranx, Caen. France. August 20 - 2008



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! PLAYLIST POUR ORAISON ! SPECIALE DEDICACE MILAN NEUMANN :


L'AUBERGE , chanson à base de slogans révolutionnaire de l' album " Brigitte Fontaine" de Brigitte Fontaine- disque Savanah, 1972.


















et.... THE LAST VALLEY de John Barry ( film de James Clavell)






"Chaque nuit est une autre nuit, et chaque jour a son chemin de Croix"
Jérôme Datin, 2008

"Every night is another night, and every day has its path to the Cross"
Jérôme Datin, 2008


RIP



13 août 2008

La dernière île : Jérôme Datin (1979-2008)



En mémoire de Jérôme Datin mort dans l'île de Lastovo le 6 août 2008